15e édition du Femua : Baba Maal, Singuila, Booba à l’affiche

Baba Maal

La 15e édition du Festival des musiques urbaines d’Anumabo (Femua) a démarré hier et va se poursuivre jusqu’au 30 avril. A l’affiche cette année, l’artiste sénégalais Baba Maal, mais aussi Booba et Singuila. A ces grands noms de la musique, s’ajoutent des artistes locaux comme Didi B, KS Bloom, Roseline Layo ou encore Safarel Obiang. Dans un entretien avec le site en ligne Musicinafrica, Asalfo, l’initiateur du Femua, annonce que le festival servira de podium à la musique africaine dans toute sa diversité. «Il y aura du mbalax, de la rumba, du reggae et bien d’autres genres encore. Le Femua est une rencontre de créateurs aux tendances et aux générations bien différentes ; du coup, nous sommes ouverts à tout. Une centaine d’artistes joueront pour le grand plaisir des mélomanes qui viendront, mais aussi pour ceux qui suivront à la télévision ou sur les réseaux. Il y aura de la musique pour tous les goûts», confie-t-il aux confrères. Avec la présence d’artistes togolais, Asalfo estime qu’il s’agit cette saison, «d’une des plus belles programmations de l’histoire du Femua».
Placé sous le thème de la sécurité alimentaire et de l’agriculture durable, l’édition de cette année ne se limite pas seulement à la musique. Selon Asalfo, il y a un volet sportif avec son message de cohésion sociale et d’intégration, mais aussi un volet scientifique avec le «Carrefour jeunesse», qui ouvre un espace de débat aux jeunes sur le thème choisi. Evoquant le thème, il explique les raisons de ce choix : «Nous artistes, surtout nous qui faisons le zouglou, avons l’habitude d’interpeller les dirigeants sur les difficultés que connaissent les populations. C’est cet engagement que nous affichons une nouvelle fois à travers ce thème, après le constat d’une certaine fragilité économique de notre pays. En effet, la survenue récente de la crise Covid et de la guerre en Ukraine nous a permis de réaliser qu’on n’était pas si auto-suffisants que ça en Côte d’Ivoire. Nos autorités ont même été contraintes de solliciter des denrées de grande nécessité ailleurs. Avec le Femua, nous voulons interpeller nos autorités, mais aussi les jeunes Ivoiriens (avenir de la Nation) à se lancer dans l’entrepreneuriat agricole», indique le leader du groupe Magic System.
«L’agriculture, quand elle est mal pratiquée, peut détruire l’environnement ; c’est pourquoi nous militons, avec notre thème, pour un entrepreneuriat agricole responsable, qui tienne compte des nouvelles donnes en matière de protection de l’environnement, d’où la notion d’agriculture durable. Nous avons la ferme conviction qu’à l’horizon 2030, notre pays peut atteindre 90% d’autoproduction et donc moins dépendre de l’extérieur.»

Internationaliser le Femua
Le Femua pourrait-il devenir international ? A en croire Asalfo, l’idée est toujours d’actualité. «Nous avons d’ailleurs entamé une collaboration avec Couleur Café, mais les choses ont été ralenties par la crise du Covid-19 et toutes les restrictions qu’elle avait causées. Mais nous envisageons de relancer les discussions non seulement avec ces festivals d’autres continents, mais aussi avec des événements africains. Nous sommes enthousiastes à l’idée de nouer des collaborations Sud -Sud pour du partage d’expériences. Il y a beaucoup de festivals intéressants en Afrique du Sud, de l’Est et de l’Ouest, avec lesquels nous serions vraiment ravis de travailler.» Après 10 éditions organisées à Anumabo, le festival s’est ouvert à toute la Côte d’Ivoire. Occasion, souligne Asalfo, de développer une stratégie pour construire des écoles dans chaque localité visitée.

Le Quotidien, 26/04/23 – 15e édition du Femua : Baba Maal, Singuila, Booba à l’affiche